Virginie D.

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13 décembre 2012

l'art de la résurrection

228 pages de rire où l'on suit un Christ bricoleur de prédication et de dévotion !
Domingo Zarate Vega, né le 20 décembre 1897 au Chili, n'est jamais allé à l'école. Il se souvient qu'enfant il éprouvait une certaine affection pour les intercesseurs spirituels. A l'âge de 29 ans, le décès de sa mère éveille en lui des aspirations mystiques. Il s'établit alors dans la vallée d'Elqui. Là, il s'auto-proclame comme étant la réincarnation du Christ. Il devient le Christ d'Elqui, et parcourt le désert d'Atacama à la rencontre des foules. Dans ses sermons se mêlent discours sacré et enseignements rudimentaires. Par exemple, il exhorte les chrétiens à pratiquer le naturisme pour rester en bonne santé., ou encore à "prendre un petit-déjeuner le plus léger possible".

Tel le fils de Dieu, il veut s'entourer de disciples, du moins d'une femme. En 1942, il va chercher dans les mines de salpêtre du nord une prostituée dévote de la Vierge du Carmel, portant le nom de Magalena. La jeune femme vend son corps aux mineurs, et fait même crédit en temps de grèves. Le Christ d'Elqui est happé par tant de générosité et de ferveur. Car, désireux de préparer son peuple aux derniers temps, il n'en oublie pas moins de rasséréner ses appétits sexuels. Avant tout, il est un homme. La rencontre entre ses deux personnages, portés sur le péché de chair, suscite des querelles parmi les miniers : la jeune prostituée est considérée comme une idole.
Hernan Rivera Letelier brosse le portrait de deux fous de Dieu qui exerce une foi bien particulière. On est porté dans ce Nouveau Testament revisité, où le vocabulaire du sacré côtoie , non sans humour, ce qui relève du péché de chair. Le style familier exalte des tournures plus soutenues. En substance, l'auteur chilien évoque les loufoqueries liées à la volonté obstinée d'appliquer sa vérité.