Persécuté, persécuteur, Olivier Barbarant
EAN13
9782234050167
ISBN
978-2-234-05016-7
Éditeur
Stock
Date de publication
Collection
Hors collection littérature française
Nombre de pages
100
Dimensions
24 x 15,3 x 1 cm
Poids
151 g
Langue
français
Code dewey
841.91
Fiches UNIMARC
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Persécuté, persécuteur

Olivier Barbarant

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Hors collection littérature française

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Publié peu avant la rupture définitive d'avec Breton et le surréalisme, rédigé pour sa majeure partie durant la "triste et noire" année 1931, Persécuté persécuteur, livre de crises, introduit comme nul autre à la poésie d'Aragon. S'il a plus tard condamné certains excès de voix, dont celui du trop fameux "Front rouge", il a lui-même admis l'importance de son livre au travers des textes décisifs que sont "Lycanthropie contemporaine" ou "Tant pis pour moi" - aux titres particulièrement révélateurs.
Ecrire comme on se déchire, comme on lacérerait sa cadence, comme pour se refuser à sa propre virtuosité ; écrire en "mettant le pied à la gorge de sa propre chanson", comme le fit peu de temps avant Maïakovski ; écrire pour injurier, au hasard la chance quelquefois ; écrire pour que la langue aussi se déchire ; écrire pour ne pas se tuer : tel est le projet du poète, premier persécuteur parce que premier persécuté.
"Celui qui écrit est nu. On lui voit ses plaies, ses cicatrices, sa force et sa faiblesse, son sexe et son âme", écrira bien plus tard Aragon, dans Blanche ou l'oubli. Et les mots de 1967 s'accordent parfaitement au livre maudit de 1931, au temps des cerises aigres, des lâchages divers, de la mort d'un père et de l'Exposition coloniale.
Les poèmes forment aujourd'hui un journal, tant au sens intime que public du terme : premier balbutiement de l'hymne amoureux à Elsa, Persécuté persécuteur introduit aussi à la poésie de la ville, et même au drame familial d'Aragon, bien avant la fameuse confidence du Mentir-vrai. Mais on peut y suivre aussi le battement morose de l'actualité, de l'inauguration d'un théâtre à une nomination de ministre, d'une réception officielle à un enterrement. La circonstance et le lyrisme se mêlent, inventant même l'emploi, promis à certaine fortune, du mot "crève-coeur" au détour d'un vers
Aragon commente, bien plus tard, ce livre méconnu : "Prendre en main ce qui était proclamé le pire pour en faire le meilleurà Vous me direz que j'étais fou, eh bien, oui, j'étais fou, au point d'être fier de ma folie. Comprenez-vous ça ?"
Il est temps, peut-être, de comprendre.
O.B.
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