Géographie rurale / la ruralité en France, la ruralité en France
EAN13
9782200355715
ISBN
978-2-200-35571-5
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
128
Nombre de pages
126
Dimensions
1,8 x 1,3 cm
Poids
135 g
Langue
français
Code dewey
307.141
Fiches UNIMARC
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Géographie rurale / la ruralité en France

la ruralité en France

De ,

Armand Colin

128

Indisponible
1?>Rural : un adjectif et ses avatars?>En développant une réflexion articulée autour des mots : rural, ruralisme, ruralité, nous espérons combler un vide sémantique ; avec la notion de ruralité nous sommes en présence d'un univers complexe. Chaque fois que cela fut possible nous avons mentionné la date d'apparition des mots dans les dictionnaires, les encyclopédies afin de situer dans le temps la création de quelques expressions communément utilisées par la communauté scientifique.Si le mot rural possède un contraire symétrique avec le mot urbain, en revanche, ruralité, ruralisme, ruralisation présentent des contraires asymétriques : urbanité n'est pas le contraire de ruralité de même qu'urbanisme n'est pas l'opposé de ruralisme. Ainsi, le mot rural offre par sa dimension multidimensionnelle une grande plasticité. Les mots ont un sens, ils ont aussi un poids, ne serait-ce que par leur mobilisation dans le langage. Ainsi, l'adjectif rural, avec 126 millions de références sur le moteur de recherche Google arrive en tête, le nom commun ruralité est référencé 294 000 fois alors que le mot ruralisme ne fait l'objet que de 3 090 mentions. La notion d'espace rural, quant à elle, est référencée à 389 000 reprises, suivie de près par une notion proche, celle de paysage rural (294 000 références). Le nombre de références Internet relatives aux mots de la ruralité est indicatif des mutations contemporaines comme des questions que se posent nos sociétés.Utilisé avec parcimonie dans les années 1950, l'adjectif rural est fréquemment mobilisé dans le discours des années 2000. Cette évolution reflète les multiples facettes de la ruralité qui est devenue une notion complexe et plurielle : il y a plusieurs manières d'être rural en 2009 comme il y a plusieurs modèles territoriaux à l'œuvre dans les campagnes françaises.1. Rural?>Rural, un adjectif qui apparaît vers 1350, issu du latin tardif ruralis, de rus, ruris, « campagne », nous dit le Petit Robert. Ce mot qualifie tout ce qui concerne la vie dans les campagnes : l'habitat, l'exploitation, l'économie, les routes, les mœurs et même un Code rural relatif aux lois concernant les biens, avec son pendant : le Code de l'urbanisme.L'étude des campagnes est toujours risquée en raison de la complexité du sujet. C'est après avoir analysé les types urbains dans son premier ouvrage La ville, le fait urbain à travers le monde en 1952, que Pierre George [1956] s'essaie à une synthèse portant sur la campagne, assimilée à la notion de fait rural. L'objet d'étude porte d'abord sur un nom commun, la campagne, l'adjectif rural n'arrivant dans un second temps que pour qualifier, préciser le sens. L'entreprise s'annonce difficile parce que « les campagnes se dérobent souvent aux essais de classification, échappent aux grilles de généralisation [...] mais on ne saisit souvent l'originalité d'un milieu que parce qu'il échappe au canevas [qui fait apparaître] du même coup la caducité d'une synthèse prématurée ».Au fil du temps, cet adjectif a acquis une importance inouïe dans la mesure où bien des prérogatives administratives ayant trait à la campagne sont fonction de ces définitions. Est rural, ce qui est à la campagne, et peut être agricole, ou non (forêt, friche), ou encore s'opposer à la ville, comme dans les tableaux Du bon et du mauvais gouvernement. Rural, pour le Petit Robert, renvoie à agricole, déruralisation, paysan. La notion de déruralisation qui n'est entrée dans la langue française qu'en 1972, reste peu utilisée, le terme étant employé dans un sens démographique, celui de « dépeuplement progressif des milieux ruraux ». Le processus de déruralisation des sociétés rurales est lié à deux phénomènes concomitants : le développement de la catégorie socioprofessionnelle des ouvriers-paysans d'une part, et l'industrialisation de l'agriculture d'autre part, qui ont tué la notion de communautarisme rural. On peut dire que ces deux phénomènes ont concouru à désacraliser cette ruralité héritée de la Révolution française. Avec la déruralisation, le paysan est devenu un agriculteur, puis un entrepreneur.
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