La Moreneta

De quelle ténébreuse affaire la mort d'Alfred Dreval, président du Conseil général d'un département du Midi est-elle la conclusion ? Quels secrets unissent les habitants de la bourgade cévenole de Béjean, venus tous assister à ses funérailles ? Quelle est la vraie personnalité de Rose, cette belle et énigmatique veuve, qui préside à la cérémonie ? Le narrateur, un journaliste attiré par l'événement, va nous faire remonter tout le cours de cette histoire où foisonnent des personnages hauts en couleur : Alfred Dreval lui-même dont l'hérédité n'est pas la moindre surprise du livre ; Philippardot, vieux politicien véreux, fondateur du parti des «Indépendants unifiés pour le bien du prolétaire» ; Étienne Malore, Don Juan de clocher et d'école primaire ; Tournebize, le maire-à-tout-faire ; Casilda, la pastourelle légère devenue la matrone-épicière ; Justin, le pharmacien ironique et lucide ; Rose, enfin, la Moreneta, fille du vent, élevée chez les bonnes sœurs, et devenue, par la grâce du suffrage universel, Madame la Présidente... René Mauriès, à travers des péripéties plus cocasses les unes que les autres, nous raconte ici, avec une truculence et un humour sauvages, une histoire sans doute moins incroyable qu'elle n'en a l'air : celle de la vie publique et clandestine d'un petit monde provincial, où les cabrioles électorales vont de pair avec celles des coucheries. Il nous conduit ainsi au comble de la farce, à une sorte d'apocalypse traversée de grands éclats de rire, qui s'achèvera, littéralement, dans la folie, entre les murs d'un asile, à la suite d'un pharamineux scandale.