La Chair de l'empire, savoirs intimes et pouvoirs raciaux en régime colonial
EAN13
9782707175595
ISBN
978-2-7071-7559-5
Éditeur
La Découverte
Date de publication
Collection
Collection Genre & sexualité
Nombre de pages
304
Dimensions
24,2 x 15,7 x 2,7 cm
Poids
467 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Code dewey
306.846
Fiches UNIMARC
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La Chair de l'empire

savoirs intimes et pouvoirs raciaux en régime colonial

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Préface de

La Découverte

Collection Genre & sexualité

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Quelle place ont occupée les arrangements sexuels et les liens affectifs dans la fabrique des empires et des métropoles ? Un magistral travail d'archive, qui plonge au cœur des Indes néerlandaises et de l'Indochine française pour saisir, en actes, le gouvernement colonial de l'intimité.
" L'homme reste homme tant qu'il est sous le regard d'une femme de sa race. " Dans les colonies, cette phrase n'a rien d'un paisible constat. Comme le montre avec force l'historienne et anthropologue états-unienne Ann Laura Stoler, c'est une injonction qui trahit une inquiétude, inséparablement raciale et sexuelle, sur l'ordre du monde colonial. Du ventre des maîtresses au sein des nourrices, l'Empire (qu'il soit français, britannique, néerlandais, ou autre, en Afrique, en Asie et ailleurs) est obsédé par la police de l'intimité : il régule les relations sexuelles, entre prostitution, concubinage et mariage, en même temps que la reconnaissance des enfants métis et l'éducation des enfants blancs. Car, au moins autant que des " autres " racialisés, c'est bien de " blanchité " qu'il s'agit. Mais ce que le colon savait, les études coloniales l'avaient oublié. Telle est la leçon coloniale que nous offre Ann Laura Stoler, relisant la biopolitique selon Michel Foucault à la lumière crue de l'Empire : les savoirs sexuels du colonisateur sont aussi des pouvoirs raciaux, tant la mise en ordre est également un rappel à l'ordre. Cet ouvrage déjà classique participe d'un renouveau des études coloniales, qui nous invite à penser ensemble le colonisateur et le colonisé, mais aussi la métropole et l'outre-mer. Ainsi, sa traduction aujourd'hui en français ne nous parle pas seulement d'ailleurs – mais pas uniquement non plus d'hier : si notre présent est travaillé par l'histoire, c'est que les " débris d'empire " continuent de joncher notre actualité.
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