- EAN13
- 9782742752942
- ISBN
- 978-2-7427-5294-2
- Éditeur
- Actes Sud
- Date de publication
- 11/2004
- Collection
- Un endroit où aller (147)
- Nombre de pages
- 256
- Dimensions
- 19 x 10 x 1,9 cm
- Poids
- 200 g
- Langue
- français
- Code dewey
- 843.4
- Fiches UNIMARC
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Choisissant pour base de travail la version retranscrite par Charles Perrault à la fin du XVIIe siècle, Anne-Marie Garat propose une lecture, très personnelle, du conte du Petit Chaperon Rouge. Sollicitant tout à tour, sans jamais sombrer dans le jargon des spécialistes, la psychanalyse, les outils d'analyse stylistique, l'étymologie, l'histoire littéraire et l'histoire tout court, elle propose une interprétation inédite dans une langue lyrique et éclairante.
Pour l'auteur, Le Petit Chaperon Rouge, qui met en scène trois générations de femmes et exclut du conte toute figure paternelle, relate l'histoire de la passion carnassière qui unit les mères à leurs filles et le processus de transmission de l'obscur objet du désir féminin (qui ne serait donc pas le phallus mais l'enfant, surtout s'il est lui aussi une mère en puissance). En dépêchant sa fille auprès de la mère-grand - autant dire la Grande Mère, l'archétype de la Mère imaginaire -, la mère réelle du Petit Chaperon Rouge envoie son enfant vers la matrice originelle, d'où elle est issue et où l'amour maternel excessif, abusif, aliénant, dévorant, menace de la précipiter de nouveau. Le loup, on l'aura compris, incarne cet amour équivoque et carnassier, cette tentation mortifère de retrouver l'état fusionnel des origines, éprouvée tout autant par le Petit Chaperon Rouge que par ses mères. C'est là qu'Anne-Marie Garat insiste sur la banalité des moralités versifiées que Perrault inflige sournoisement à ses lecteurs, comme pour mieux dissimuler ce que ses contes ont de scandaleux et d'inavouable. Mais telle est la véritable morale de l'histoire : un amour maternel abusif et mal canalisé est monstrueux et destructeur, aussi bien pour les mères que pour leurs filles.
Si «Une faim de loup» soulève des problématiques dignes d'intéresser la recherche universitaire - en littérature ou en psychanalyse -, il est une oeuvre littéraire à part entière, composée dans un style magnifiquement maîtrisé, en même temps qu'un récit touchant de la façon dont plusieurs générations d'une même famille s'approprient un conte raconté de mère en fille.
Pour l'auteur, Le Petit Chaperon Rouge, qui met en scène trois générations de femmes et exclut du conte toute figure paternelle, relate l'histoire de la passion carnassière qui unit les mères à leurs filles et le processus de transmission de l'obscur objet du désir féminin (qui ne serait donc pas le phallus mais l'enfant, surtout s'il est lui aussi une mère en puissance). En dépêchant sa fille auprès de la mère-grand - autant dire la Grande Mère, l'archétype de la Mère imaginaire -, la mère réelle du Petit Chaperon Rouge envoie son enfant vers la matrice originelle, d'où elle est issue et où l'amour maternel excessif, abusif, aliénant, dévorant, menace de la précipiter de nouveau. Le loup, on l'aura compris, incarne cet amour équivoque et carnassier, cette tentation mortifère de retrouver l'état fusionnel des origines, éprouvée tout autant par le Petit Chaperon Rouge que par ses mères. C'est là qu'Anne-Marie Garat insiste sur la banalité des moralités versifiées que Perrault inflige sournoisement à ses lecteurs, comme pour mieux dissimuler ce que ses contes ont de scandaleux et d'inavouable. Mais telle est la véritable morale de l'histoire : un amour maternel abusif et mal canalisé est monstrueux et destructeur, aussi bien pour les mères que pour leurs filles.
Si «Une faim de loup» soulève des problématiques dignes d'intéresser la recherche universitaire - en littérature ou en psychanalyse -, il est une oeuvre littéraire à part entière, composée dans un style magnifiquement maîtrisé, en même temps qu'un récit touchant de la façon dont plusieurs générations d'une même famille s'approprient un conte raconté de mère en fille.
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