Le troisième reich
EAN13
9782267020861
ISBN
978-2-267-02086-1
Éditeur
Christian Bourgois
Date de publication
Collection
Littérature étrangère
Nombre de pages
418
Dimensions
20,2 x 12 x 2,8 cm
Poids
354 g
Langue
français
Langue d'origine
castillan, espagnol
Code dewey
850
Fiches UNIMARC
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Indisponible
Plusieurs récits traversent à des vitesses et à des profondeurs différentes ce roman constitué par le journal d’Udo Berger. Leur enchevêtrement de ces récits fait de ce roman un objet inquiétant, à la puissance sombre duquel il est difficile d’échapper.

Le premier récit suit la transformation d’Udo, ce jeune Allemand champion de jeux de guerre, venu passer quelques jours sur la côte méditerranéenne espagnole avec son amie, Ingeborg.

Sa passion des jeux est telle que, plutôt que d’aller à la plage, il préfère passer son temps à mettre au point la stratégie qui le fera gagner au Troisième Reich, une reconstitution de la Deuxième Guerre Mondiale qu’il aborde d’un point de vue purement intellectuel, sans signification historique. Il finit par trouver un adversaire pour une partie de ce jeu en la personne du Brûlé. Cet individu, qui au départ ignore tout de ce jeu, vit sur la plage, dans une forteresse de pédalos, et doit son surnom aux séquelles des tortures qui lui ont été infligées sans doute dans un pays d’Amérique latine. Contre toute attente, le champion est battu et, de retour en Allemagne, cette défaite l’éloigne peu à peu des jeux et du monde des joueurs.

En même temps qu’Udo entame sa difficile évolution, nous faisons connaissance d’un autre couple de jeunes Allemands, Hanna et Charly, eux aussi en vacances. Ce couple entretient des rapports difficiles, voire violents, dont Udo ne connaît pas les raisons. Le petit groupe rencontre deux Espagnols, assez louches, qui vont souvent réapparaître aux côtés des jeunes Allemands. Un crime - un viol- a peut-être été commis. Ces deux hommes sembleraient y être mêlés de près ou de loin. Rien n’est clairement explicité. Mais que ce crime ait eu lieu ou non, il plane au-dessus des personnages comme une sorte de malédiction liée aux mensonges et à l’indifférence de ceux qui savent.

Alors que la relation entre Hanna et Charly prend un tour plus apaisé, ce dernier saisit sa planche à voile et disparaît en mer. Hanna rentre alors en Allemagne. Ingeborg repart elle aussi. Seul Udo refuse de quitter les lieux, sous prétexte d’attendre la découverte du cadavre de Charly. C’est à ce moment-là qu’il se met à jouer avec le Brûlé.

Finalement, dans l’hôtel où il a séjourné avec ses parents, Udo retrouve Frau Else, la propriétaire dont il était amoureux quand il était adolescent. Il la poursuit de ses assiduités. Elle n’y est pas complètement insensible. Udo croit comprendre que le mari de celle-ci, pourtant gravement malade, aide le Brûlé dans le combat qu’il livre au Troisième Reich, comme une manière de se venger de lui.

Malgré l’été et le soleil, c’est une atmosphère sombre qui imprègne l’ensemble du roman. Alternant des passages d’une grande précision technique quant aux développements de la guerre et d’autres plus contemplatifs, dont on ne sait s’ils sont le produit de la réalité ou le reflet d’hallucinations d’Ugo, Roberto Bolaño offre un roman crépusculaire ou il questionne de nouveau l’Histoire et le Mal.

Roberto Bolaño est né à Santiago du Chili en 1953. Après avoir vécu au Mexique, il retourne dans son pays d’origine au moment du coup d’État de Pinochet. Il y sera brièvement incarcéré. Revenu au Mexique, il fonde « l’infraréalisme », groupe littéraire d’avant-garde, héritier de Dada et de la Beat Generation, entre autres. Il est arrivé comme une bombe sur la scène littéraire espagnole avec, d’abord, La littérature nazie en Amérique, puis Les détectives sauvages. Il a reçu le Prix Herralde en 1998, le Prix Romulo Gallegos, le plus prestigieux d’Amérique latine, en 1999. Héritier hétérodoxe de Borges, de Cortázar, de Artl, d’Onetti, à la fois poète et romancier, il saisit à bras le corps la littérature et l’histoire de sa génération, et est passé maître du brassage des registres, situations et personnages. Roberto Bolaño est mort en juillet 2003 à Barcelone à l'âge de 50 ans.

Dans ce roman crépusculaire, on retrouve quelques-uns des thèmes chers à l’auteur, ses préoccupations éthiques, repris plus tard, remaniés, amplifiés, bouleversés, dans la Littérature nazie en Amérique, Étoile distante, Nocturne du Chili et 2666.

Sur 2666 :

« 2666 n'est pas un roman mais un bréviaire pour les temps présents, un immense manuel de deuil et de mélancolie. [...] Chant d'adieu, de tristesse et de colère où viennent saluer quelques-unes de ces émotions dont on peine à se déprendre: l'art, l'errance, l'histoire, l'amitié, les utopies. On y lit une esthétique de l'indécision qui ne ressemble à rien de connu, si ce n'est les variations morbides chères à David Lynch. C'est un livre moderne, indifférent à la modernité. Inoubliable. » (Olivier Mony, Le Figaro Magazine)

Sur Le Secret du mal :

« Le secret du mal est un recueil de nouvelles de l'outre-monde. Des textes posthumes de l'immense écrivain chilien Roberto Bolaño, qui a su saisir à bras-le-corps la littérature et l'histoire de toute une génération. L'auteur nous réjouit parce qu'il joue en permanence du fossé entre le ciel supposé des poètes et la réalité terrestre, encombrée d'un grand nombre de catastrophes, sans jamais céder à ce fameux réalisme magique qui a fini par empoisonner le roman sud-américain. Bolaño, qui ne croyait ni aux littérateurs ni à la littérature, a accouché d'une œuvre pyramidale  sur laquelle, à la fois grand prêtre et victime, il s'est éviscéré. Ce que l'on souhaiterait, c'est que la découverte de nouveaux écrits de Bolaño continue. » (Joseph Macé-Scaron, Marianne)

Sur Conseils d’un disciple de Morrison à un fanatique de Joyce :

« Roman de la circulation, des échanges incessants, les Conseils… constituent autant d’aboutissements que de pistes, de plaisirs que de frustrations. » (Hugo Pradelle, La Quinzaine littéraire)
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