1789 : silence aux pauvres !, Histoire de France
EAN13
9782868194084
Éditeur
Utovie
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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1789 : silence aux pauvres !

Histoire de France

Utovie

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Retour sur un épisode clé de l'histoire de France sous un éclairage inédit

L’histoire sérieuse n’a pas encore mis en lumière la place qu’a tenue, dans la
Révolution française, et dès le début, la crainte, chez les possédants, d’une
menace sur leurs biens. Ce qu’il faut savoir, et capitalement, c’est que, dès
la réunion des états généraux, une grande peur s’est déclarée chez les
honnêtes gens (les gens de bien, les gens qui ont du bien, des biens), face à
ceux que l’on va exclure du droit de vote et de la garde nationale : les non-
possédants, les gens de rien. Robespierre est un des rares des très rares
révolutionnaires à souhaiter chez les exploités (des champs et des villes) une
conscience de classe. Et tout va se jouer sur ce même sujet, avec l’épouvante
(croissante pendant plus de cinq ans) de ceux qui ont en présence de ceux qui
n’ont pas, qui n’ont rien et qu’il s’agit, à tout prix et constamment, de
surveiller et de contenir d’abord par le déploiement avertisseur de la force,
le 14 juillet 1790, ensuite par son usage crépitant et persuasif, le 17
juillet 1791. Alors : silence aux pauvres ! A la niche, une bonne fois, les
gens de rien. – Henri Guillemin

Henri Guillemin porte un regard à la fois critique et réaliste sur les
événements de 1789.

EXTRAIT

Ce qu'il faut savoir, disait Michelet, c'est «à quel point les idées d'intérêt
furent étrangères au mouvement de 1789. Oui, la Révolution fut désintéressée;
c'est là son côté sublime». Michelet travaillait dans le genre épico-lyrique
et s'abandonnait volontiers à des transports - dont nous verrons d'autres
exemples - attendrissants. En fait, s'il se produit en 1789 des événements
considérables dans la vie politique française, c'est d'abord parce que les
finances du royaume connaissent un tel délabrement que ce qui s'annonce comme
imminent, ce n'est pas autre chose que la banqueroute : non seulement plus de
solde pour les officiers, plus de traitement pour les fonctionnaires, mais, ce
qui est infiniment plus grave et plus inadmissible encore, les créanciers de
l'État, et avant tout les grandes banques, voient venir une catastrophe. A
tout prix la conjurer. Et c'est bien pourquoi Rivarol - un contre-
révolutionnaire - écrira plus tard en ricanant : «La Révolution a été l'oeuvre
des rentiers.»

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Réussir un tel coup de force relève du génie : expliquer en 100 pages la
nature bourgeoise et antisociale de la révolution de 1789.Voilà ce qu'a
réussit Henri Guillemin - Blog Wiselivre

À PROPOS DE L’AUTEUR

Henri Guillemin, né le 19 mars 1903 à Mâcon et mort le 4 mai 1992 à Neuchâtel
en Suisse, est un historien, critique littéraire, conférencier et polémiste
français reconnu pour ses talents de conteur historique et pour ses travaux
sur les grands personnages de l'histoire de France et sur différents grands
écrivains. Il a aussi publié sous le pseudonyme de Cassius.
Il avait une passion sans faille pour la vérité, aussi bien littéraire
qu'historique, et résumait cette passion par « lorsque j'apprends une vérité
méconnue, je ne peux pas me taire ! ».
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